La position d’Epinal apparaît pour la première fois au sein du Comité de Défense en 1872, car la ville a une configuration géostratégique très intéressante. Elle est placée sur le lit de la Moselle à la porte du Massif Vosgien. De plus, elle est le point de rencontre en rive droite de la Moselle, de deux routes d’invasion majeure venant de Rambervillers et de Saint-Dié. En rive gauche, elle contrôle la voie ferrée qui longe la Moselle vers Nancy au Nord et à Remiremont au Sud. La construction des nouvelles voies ferrées vers Langres et Belfort et la branche Sud du canal de l’est vont conforter cette valeur de carrefour.
Mais, contrairement aux villes de Verdun, Toul, Belfort ou Langres, Epinal n’a aucun passé militaire récent, ce qui constitue un handicap pour le choix de la place. La seule fortification, qu’a connu la ville est un château qui la domine, construit entre le XIème et le XVIIème siècle. Mais, ce dernier fut complètement démantelé sous les ordres de Louis XIV en 1670.
En 1876, les quatre premiers forts construits prolongent le rideau défensif de la Haute Moselle, il n’est pas question de protéger la ville. Ces ouvrages, placés en rive droite de la Moselle, formant une tête de pont, sont les forts de la Mouche, de Razimont, de Dogneville et de Longchamp.
La garnison du fort du Bambois à Epinal en 1902. Lionel PRACHT
Il faudra attendre le 14 mai 1878 pour qu’ Epinal soit choisie pour devenir une place forte de première ligne préférée à d’autres villes comme Nancy ou Bayon. Des casernes sont construites pour héberger une partie de la garnison et les forts de Girancourt, du Roulon et du Bambois sont bâtis en rive gauche de la Moselle pour défendre l’ouest de la place. Mais, ces ouvrages sont trop éloignés les uns des autres pour pouvoir se défendre entre eux et protéger Epinal avec efficacité.
L’entrée du réduit des Friches vers 1907 à Epinal. Lionel PRACHT
Pour appuyer ces forts, on construit de 1881 à 1885, 8 ouvrages entre les forts existants (4 forts: Uxegney, Bois l’Abbé, la Grande Haye, les Adelphes et 4 petits forts appelés batteries: Sanchey, la Voivre, les Friches et le Thiéha). Mais, ces travaux sont à peine terminés qu’éclate la crise de l’obus torpille en 1885, rendant obsolètes ces fortifications.
Le magasin de secteur de Saint Antoine vers 1906. Pascal Durand
Dans l’urgence, on sort l’artillerie lourde des forts pour la placer dans 70 batteries d’artillerie qui sont protégées des assauts de l’infanterie par 33 redoutes. Les munitions sont décentralisées dans 17 magasins extérieurs , ce qui créé des problèmes de ravitaillement de tous ces ouvrages.
Une pièce de 120 long De Bange sur une batterie d’artillerie du plateau de la Justice. Lionel PRACHTUn canon de 90 sur affût de Siège et Place à la batterie d’artillerie du plateau de la Justice N°1 ou N°4 à Epinal en 1904. Lionel PRACHTManoeuvre d’artillerie dans une batterie d’artillerie en 1904 à Epinal. Lionel PRACHTManœuvre d’artillerie dans une batterie d’artillerie de la place d’Epinal. Lionel PRACHTUne pièce de 120L sous abri en bois d’une batterie du plateau de la Justice à Epinal vers 1906. Lionel PRACHT
La solution viendra en 1888 avec l’installation d’un réseau de voie de 60 assurant le ravitaillement d’une grande partie des ouvrages. Le point de départ de ce réseau était un des deux parcs d’artillerie de la place, qui sont les arsenaux de la Madeleine ou de la Camerelle.
Locomotive Péchot au Port d’Epinal en 1904. Lionel PRACHTChargement d’un canon de 138 De Reffye sur une plateforme Péchot à l’arsenal d’Epinal en 1904. Lionel PRACHTManœuvre d’artillerie transport de pièces de petits calibre sur Voie de 60 dans un secteur de la place d’Epinal. Lionel PRACHTManœuvre du 8ème bataillon d’affûts trucs de 155C dans un secteur de la place d’Epinal. VAUBOURG CédricManœuvre d’affûts trucs à Epinal en 1904. Lionel PRACHTTransport de pièces d’artillerie par voie de 60 à epinal vers 1904. Lionel PRACHTUne locomotive Péchot dans la vallée d’Olima à Epinal vers 1906. Archives départementales des Vosges Cote 148Fi03Deux locomotives Péchot dans un secteur de la place d’Epinal vers 1906. Archives départementales des Vosges côte 148Fi
En 1886, la place forte reçoit un parc à ballons captifs sur la commune de Golbey afin d’observer les lignes ennemies qui pourraient s’établir dans le secteur.
Manœuvre d’un ballon captif sur la commune de Golbey en 1904. Lionel PRACHT
A partir de 1890, quelques rares crédits permettent le renforcement avec du béton spécial de 7 forts en construisant des casernements bétonnés. Ces travaux seront effectués aux forts de Girancourt, la Grande Haye, Dogneville, Longchamp, Uxegney, les Adelphes et Arches. La protection du sud de la place est aussi renforcée avec la construction en 1889 du réduit du Bois d’Arches qui est un ouvrage d’infanterie à l’épreuve. En 1897, le fort de rideau d’Arches est rattaché à la place devenant le 16ème forts et la première position avancée. C’est aussi le premier ouvrage à être complètement modernisé en mettant une grande partie de son armement sous tourelles ou sous casemates.
Deux canons de 120 long De Bange sur le front de tête du fort d’Arches vers 1904. Lionel PRACHTLa tourelle Galopin modèle 1890 du fort d’Arches en 1904. Lionel PRACHTUne des deux plateformes de tir à treuil du fort d’Arches en 1904 armée de deux pièce de 120L De Bange. Lionel PRACHTLe casernement et l’entrée en béton spécial du fort de Longchamp en 1940. Lionel PRACHT
Après 1899, Epinal fait parti des 5 places prioritaires avec Verdun, Toul, Belfort et Maubeuge pour recevoir des projets et des crédits pour leur mise en valeur. Les travaux reprennent en édifiant 19 abris de combat.
Abri de combat de la Seurie à Epinal en 1940. Lionel PRACHT
La ligne de défense est aussi avancée en avant de la batterie de la Voivre avec la construction de l’ouvrage de Deyvillers en 1906. Dans un même temps, on modernise avec du béton armé les forts d’Arches, de Longchamp, de Dogneville, des Adelphes et d’Uxegney, et on place leurs armements sous tourelles ou sous casemates bétonnées. Ces forts recevront l’électricité et une usine électrique avant la guerre pour assurer l’éclairage et la ventilation des locaux. Certaines batteries d’artillerie et quelques redoutes d’infanterie sont renforcées avec du béton armé pour abriter les munitions et les soldats des bombardements.
La grille défensive de l’ouvrage intermédiaire de Deyvillers à Epinal. Lionel PRACHTUn canon de 75 dans la casemate de Bourges du fort des Adelphes en 1940. VAUBOURG CédricLes allemands devant la casemate de Bourges du fort de Longchamp en 1940. Lionel PRACHT Les allemands sur la tourelle de 75R05 de l’ouvrage intermédiaire de Deyvillers en juin 1940. Lionel PRACHTLa tourelle Galopin de 155R07 du fort de Dogneville en 1940. Lionel PRACHT
La place s’équipe en 1885 d’un parc à ballons, de 3 pigeonniers pour 658 pigeons voyageurs, puis en 1908 d’une station radiotélégraphique pouvant communiquer à grande distance.
La station radiotélégraphique de la place forte d’Epinal. Lionel PRACHT
Elle reçoit aussi de nouveaux armements avec l’arrivée de deux dirigeables au parc de la Louvroie construit en 1910 et de l’aviation avec la construction de l’aérodrome de Dogneville en 1913. Mais pour empêcher l’ennemi de survoler la ville, on établit 6 batteries de tir contre aéronefs .
Port d’attache de la Louvroie. Lionel PRACHTPort d’attache de la Louvroie. VAUBOURG CédricLe dirigeable capitaine Ferber dans son Hangar du port d’attache de la Louvroie. VAUBOURG CédricLe dirigeable capitaine Ferber à la sortie de son Hangar de la Louvroie. Lionel PRACHTLe dirigeable capitaine Ferber devant le hangar en construction du Commandant Coutel Louvroie. VAUBOURG CédricLe dirigeable capitaine Ferber à la sortie de son Hangar de la Louvroie. VAUBOURG CédricLe dirigeable Commandant Coutel de retour à son hangar au port d’attache de la Louvroie. VAUBOURG CédricDes aéronefs devant les hangars du port d’attache de la Louvroie. VAUBOURG Cédric
En 1914, Epinal verrouille la Trouée de Charme au Nord et elle assure la liaison avec le rideau de la Haute Moselle au sud. Son armement de protection se compose de 615 pièces d’artillerie, mais la place est légèrement moins privilégiée que celle de Verdun, Toul ou Belfort, car elle ne possède que 9 forts modernisés sur les 17 construits.
Une pièce de 120L De Bange dans un fort de la place d’Epinal vers 1904. Lionel PRACHT
En effet, la place est en plein travaux. Plusieurs projets de modernisation s’étalant jusqu’en 1922 prévoyaient le renforcement des autres ouvrages, l’amélioration de la place et la construction de 3 nouveaux forts de position avancée à Cheniménil, Girmont et Virine, mais ces travaux ne sont pas réalisés à cause de la guerre.
Carte d’Epinal en 1914. Jean Philippe GUICHARD
A la mobilisation, Epinal assure son rôle principal de place de manœuvres en recevant les troupes qui doivent être envoyées entre Lunéville et Saint-Dié dès le début du conflit. Pour cela, elle possède une garnison prévue pour 60349 hommes dont la majorité seront des troupes de passage. D’après l’article 40 du plan de défense du 1er avril 1914, seuls 14 556 hommes, 4841 chevaux et 670 voitures sont prévus à la première heure pour assurer la défense de la place. Ils peuvent être hébergés dans 7 casernes et dans les différents ouvrages de la place.
Caserne Haxo Cédric VAUBOURGCaserne Contades Lionel PRACHTCaserne de la Vierge Quartier Bonnard 4°Chasseurs à cheval. VAUBOURG CédricCaserne Courcy VAUBOURG CédricQuartier Reffye du 8ème bataillon d’Artillerie à pied. VAUBOURG Cédric Caserne de la Madeleine VAUBOURG Cédric
Ces soldats sont soignés dans l’important hôpital militaire de Golbey de 550 places ou dans l’hôpital Saint Maurice de 500 places.L’intendance est assurée par un moulin militaire, une manutention de 14 fours de 300 rations de pain par jour, une usine frigorifique pour la conservation de la viande, un magasin aux vivres, un magasin de campement et 2 parcs aux fourrages pour les subsistances de la traction hippomobile. Le tout est ravitaillé quotidiennement par voie ferrée au quai militaire de la gare ou par voie fluviale au port d’Epinal.
La manutention de la place. Lionel PRACHTManœuvre d’une pièce d’artillerie de 120 L sur le polygone de tir de la place d’Epinal en 1904. Lionel PRACHTManœuvre campement de la Riolante dans le secteur de Longchamp. VAUBOURG CédricDéchargement d’un obusier de 155C au quai militaire d’Epinal en 1904. Lionel PRACHTTransport par voie de 60 de mortiers de 220 mm à l’Arsenal d’Epinal en 1905. Lionel PRACHTDéchargement de mortiers de 220 mm dans une péniche au port d’Epinal en 1904. Lionel PRACHTDéchargement de mortier de 220 dans une péniche au port d’Epinal. Lionel PRACHTDéchargement d’un mortier de 220 au port d’Epinal vers 1905. Pascal DURANDUne locomotive Péchot au port d’Epinal vers 1905. VAUBOURG CédricAérodrome de Dogneville Lionel PRACHTManœuvre d’artillerie avec une locomotive Péchot dans le village de Longchamp à Epinal en 1905. Lionel PRACHT
Au début de la première guerre mondiale, la place se met en état de défense devant une avancée allemande de plus en plus proche. Mais cette dernière est stoppée en plein milieu de la Trouée de Charmes à Rozelieures.
Petite carte allemande de 1915 des environs d’Epinal – VAUBOURG Cédric
Le 5 août 1915, un décret stipule la fin des places fortes. Les forts et les batteries d’artillerie sont vidés de leurs effectifs, munitions et pièces d’artillerie pour renforcer la défense sur le front. Au début de l’année 1916, il ne reste plus que quelques pièces de siège, l’armement sous tourelle et les pièces de flanquement des caponnières ou coffres de contre-escarpe des forts de la rive droite et des forts d’Uxegney, de Bois l’abbé et de la Grande Haye. Les ouvrages sont utilisés comme casernements extérieurs gardés par quelques hommes. Ils possèdent assez de poudre noire pour prévoir leur destruction éventuelle en cas d’approche de l’ennemi. La voie de 60 qui permet de ravitailler ces ouvrages est complète en rive droite, mais en rive gauche elle est démontée, sauf pour l’accès au Bois d’Arches, aux magasins de la vallée d’Olima et aux forts d’Uxegney et de Bois l’Abbé.
Une section d’infanterie défilant en portant le masque ARS sur le chemin d’accès du fort des Adelphes le 21 mai 1918 Archives de la BDIC VAL460 042Une section d’infanterie défilant en portant le masque ARS sur le chemin d’accès du fort des Adelphes le 21 mai 1918 Archives de la BDIC VAL460 042Une section d’infanterie défilant en portant le masque ARS sur le chemin d’accès du fort des Adelphes le 21 mai 1918 Archives de la BDIC VAL460 042
Après le début de bataille de Verdun, on veut éviter une nouvelle percée sur une place forte qui était un an plutôt très dissuasive. Les forts modernisés pouvant servir de commandement et de point d’appui sont réapprovisionnés en munitions et les casemates de Bourges retrouvent leurs pièces d’artillerie parfois sur des affûts de campagne. Pour renforcer la défense rapprochée, la totalité des ouvrages de la place est réarmée de mitrailleuses et de fusils mitrailleurs. Les issues et les entrées des forts se voient équipées de chicanes en sac de terre, armées de mitrailleuses et de goulottes lance grenades. Pour assurer cette défense, les batteries d’artillerie de la rive droite sont légèrement réarmées avec des pièces de 155, de 120 et de 95. On utilise les canons revolver Hotchkissdes caponnières désarmées de la rive gauche pour remplacer les mitrailleuses de certains secteurs de la place comme dans le vallon d’Uzéfaing.
Vue aérienne allemande du fort de Dogneville en février 1915. VAUBOURG CédricVue aérienne allemande de l’ouvrage de Deyvillers en février 1915. VAUBOURG CédricVue aérienne allemande du fort de Razimont en février 1915. VAUBOURG CédricVue aérienne allemande du fort de la Mouche en février 1915. VAUBOURG CédricVue aérienne allemande de l’ouvrage du Bois d’Arches en février 1915. VAUBOURG CédricVue aérienne allemande du fort d’Arches en février 1915. VAUBOURG Cédric
Epinal n’a pas eu à connaitre l’épreuve du feu, la place servira de base arrière qui sera occasionnellement bombardée par des Zeppelins et de rares avions ennemis, mais cet armement de protection sera maintenu jusqu’à l’armistice.
Entre 1918 et 1939, la France ayant récupérée l’Alsace-Moselle protège sa nouvelle frontière en construisant la ligne Maginot. La place d’Epinal est maintenue en état et les forts modernisés doivent protéger le terrain d’aviation et assurer une deuxième ligne de défense en arrière de la ligne Maginot. Mais, ces ouvrages qui ne sont plus à l’épreuve des obus de très gros calibre ne possèdent que leur armement sous tourelles ou sous casemates et un effectif plus que réduit. Les intervalles entre les ouvrages ne sont pas armés et les forts non-modernisés servent de dépôt de munitions et de casernement pour une poignée d’hommes.
Vue aérienne du parc de la Louvroie le 16 mars 1937. Tous droits réservésDes soldats Français devant le casernement en béton spécial du fort de la Grande Haye en 1939. Jean Marc FiliolDes soldats Français en 1939 au fort de la Grande Haye. Jean Marc Filiol
Le 10 mai 1940, les allemands passent les Ardennes contournant la ligne Maginot et le gros des troupes française basées au Nord de la Belgique. Ils arrivent par le sud ouest d’Epinal le 17 juin 1940. La place doit alors se défendre dans des conditions qui n’étaient pas prévues. Seul le fort d’Uxegney et les forts modernisés de la rive droite peuvent assurer une attaque car la tourelle du fort d’Arches est immobilisée à cause de la chaleur et du manque d’entretien. De plus, ces ouvrages ne sont pas conçus pour tirer vers Epinal. C’est le fort de Dogneville qui ouvrira en premier le feu et qui dirigera les tirs du fort de Longchamp soit 60 ans après leur construction. La bataille durera 4 jours alors que l’Armistice était signé. Ces deux ouvrages seront souvent bombardés par l’artillerie ennemie sans causer de dégâts, ils se rendront car les allemands menaçaient de s’en prendre à la population.
Le Lieutenant Henri-Martin accompagné d’un officier allemand au fort de Longchamp le samedi 22 juin 1940 à 11h lors de la reddition du fort et de la place d’Épinal après quatre jours de combats. Lionel PRACHTSamedi 22 juin 1940, il est 11 heures, la garnison du fort de Longchamp sort et passe devant deux sections allemandes de la 6ème Panzer qui rendent les honneurs, l’arme au pied. C’est la fin de la bataille d’Épinal VAUBOURG CédricLa garnison du fort à la sortie du fort de Lonchamp devant la maison du gardien de batterie le 22 juin 1940 sous les honneurs d’un Major allemand. VAUBOURG CédricLes allemands prennent possession du fort de Longchamp, ils prennent des clichés sur la tourelle Mougin au sommet de l’ouvrage. VAUBOURG Cédric
Extrait des propos du Lieutenant Henri Martin qui commandait en juin 1940 la batterie des forts d’Épinal et le fort de Longchamp
« Le Major allemand attend devant la maison de l’Adjudant Mollet à la sortie du fort sur la route blanche et poudreuse. De la main, il fait signe aux français d’arrêter et les salue au garde à vous. Puis il prononce en allemand, d’une voix forte, ces simples phrases que le soldat Lutz traduit une à une : «Nous allons prendre possession du fort de Longchamp ! C’est le dernier fort de Lorraine qui ait résisté !… Nous rendons hommage à votre belle défense ! On se souviendra longtemps du fort de Longchamp.» Il salue de nouveau et les français repartent en défilant fièrement, mais le cœur navré»
Après la reddition des forts, les ouvrages sont occupés par les allemands qui s’en servent comme prison ou dépôts de munitions. Mais en 1943, les allemands feront ferraillés sous l’organisation Todd, une très grande partie des éléments de la place et des forts. Tourelles, voie de 60, grilles et différentes parties métalliques disparaitront dans les fonderies.
Les américains à la batterie de Sanchey fin 1944. Comité des fêtes
Ces forts ayant souvent soufferts pendant la seconde guerre mondiale, sont réoccupés par l’armée après guerre comme dépôts de munitions avant d’être abandonnés dans les années 60-70. Aujourd’hui, seuls les forts d’Uxegney, de Bois l’Abbé, de la Grande Haye et la batterie de Sanchey peuvent témoigner de cette période de l’histoire au grand public
Vue aérienne du fort d’Uxegney place d’Epinal. VAUBOURG Cédric
Effectif prévu en 1914 de la répartition de la garnison de guerre pour le noyau central et la réserve de la place d’après l’instruction du 30 juillet 1909
Noyau central · Gouverneur : 1 officier, 2 hommes et 3 chevaux pour le gouvernement de la place · Commandement du noyau central : 3 officiers, 4 soldats et 7 chevaux · Etat Major du Gouverneur : 10 officiers, 17 hommes et 17 chevaux · Etat Major de l’artillerie : 30 officiers, 7 soldats et 30 chevaux · Etat Major du Génie : 23 officiers, 29 soldats et 20 chevaux · Direction des services d’intendance : 16 officiers, 8 soldats, 10 chevaux et 3 voitures · Direction du service médical : 9 officiers, 1 soldat et 2 chevaux · Services religieux : 7 officiers · Gendarmerie : 2 officiers, 30 gendarmes et 12 chevaux · Infanterie : 9 officiers, 117soldats et 10 chevaux du 170ème RI 40 officiers, 2080 soldats, 14 chevaux et 4 voitures du dépôt commun du 170ème RI 20 officiers, 1040 hommes, 8 chevaux et 2 voitures du dépôt commun du 149ème Régiment d’infanterie 12 officiers, 750 hommes et 3 chevaux du dépôt commun du 43ème Régiment territorial · Artillerie : 6 officiers, 420 soldats et 4 chevaux du 8ème régiment d’artillerie à pied 9 officiers, 345 soldats et 3 chevaux du dépôt commun du 8ème Régiment d’artillerie à pied 4 officiers, 300 soldats et 3 chevaux de la compagnie d’ouvriers de l’artillerie 4 officiers, 200 soldats et 332 chevaux de la 1ère section du Parc de la place 15 officiers, 1260 soldats et 4 chevaux du Groupe territorial du 8ème RAP · Auxiliaires de place forte : 2 officiers et 640 hommes · Gardes de voies de communication : 6 officiers et 2720 hommes · Génie : 20 officiers, 122 hommes et 2 chevaux du 11ème Régiment du Génie 5 officiers, 360 soldats et 70 chevaux de la compagnie de dépôt du 21ème bataillon du Parc 5 officiers, 360 soldats et 70 chevaux de la compagnie de dépôt du 27ème bataillon du Parc 4 officiers, 360 soldats et 60 chevaux de la 30ème compagnie de dépôt des Sapeurs conducteurs 10 sapeurs colombophile 4 officiers et 200 soldats du 21ème bataillon territorial du Génie 1 officier, 110 soldats, 152 chevaux et 46 voitures du détachement de conducteurs du 21ème bataillon 4 officiers et 200 soldats de la 11ème compagnie du Génie du dépôt territorial 1 officier et 50 soldats des sapeurs conducteurs du dépôt · Train des équipages : 4 officiers, 308 soldats et 40 chevaux de la 25ème compagnie territorial du 19ème escadron · COA : 251 soldat de la 24ème COA · Services auxiliaires : 370 soldats · Douaniers : 15 officiers, 415 soldats et 6 chevaux du 8ème bataillon de forteresse · Service infirmier : 44 infirmiers 169 hommes du service auxiliaire des infirmiers · Forestiers : Effectif variable · Télégraphistes : 3 officiers, 114 soldats, 21 chevaux et 6 voitures pour les télégraphistes affectés à la place · Services vétérinaire : 7 officiers et 4 hommes · Aéronautique :13 officiers, 254 hommes, 1 cheval et 5 voitures de la 22ème compagnie du port d’attache 4 officiers, 324 soldats, 74 chevaux et 15 voitures de la 22ème compagnie du Parc
Soit un effectif de 308 officiers, 14016 hommes, 1391 chevaux et 81 voitures
Réserve de la place · 15 officiers, 66 soldats, 61 chevaux et 11 voitures du Quartier Général de la 71ème division de réserve · 3 officiers, 10 soldats, 9 chevaux et 1 voiture pour le commandement et l’Etat Major de la 141ème Brigade de réserve · 3 officiers, 10 soldats, 9 chevaux et 1 voiture pour le commandement et l’Etat Major de la 142ème Brigade de réserve · Direction des services d’intendance : 1 officier · Infanterie : 47 officiers et 2304 soldats, 144 chevaux et 47 voitures du 349ème RI 47 officiers et 2304 soldats, 144 chevaux et 47 voitures du 370ème RI 47 officiers et 2304 soldats, 144 chevaux et 47 voitures du 358ème RI 47 officiers et 2304 soldats, 144 chevaux et 47 voitures du 217ème RI 47 officiers et 2304 soldats, 144 chevaux et 47 voitures du 307ème RI 47 officiers et 2304 soldats, 144 chevaux et 47 voitures du 221ème RI · Cavalerie : 15 officiers, 323 soldats, 340 chevaux et 11 voitures du 2ème groupe d’escadron de Cavalerie · Eclaireurs : 40 soldats et 48 chevaux du Groupe d’éclaireur de la 71ème division de réserve · Artillerie : 16 officiers, 533 soldats, 521 chevaux et 71 voiture du 1er groupe du 4ème régiment d’artillerie de campagne 16 officiers, 531 soldats, 519 chevaux et 70 voiture du 2ème groupe du 62ème régiment d’artillerie de campagne 16 officiers, 531 soldats, 521 chevaux et 71 voiture du 3ème groupe du 63ème régiment d’artillerie de campagne · Génie : 4 officiers, 264 hommes, 29 chevaux et 8 voitures du 11ème Régiment du Génie 1 officier, 45 soldats, 59 chevaux et 8 voitures du 22ème bataillon du Camp du Parc · Train des équipages : 1 officier et 122 hommes de la 27ème compagnie du train des équipages · Service infirmier : 5 officiers, 144 soldats, 72 chevaux et 22 voitures du Groupe divisionnaire de Brancardiers de la 71ème division de réserve 27 officiers, 114 soldats, 54 chevaux et 18 voitures pour le service ambulancier 8 officiers, 14 femmes, 6 chevaux pour le service de femmes d’hospitalisation · Télégraphistes : 1 officier, 34 hommes, 12 chevaux et 4 voitures pour le détachement de sapeurs télégraphistes
Soit un effectif de 406 officiers, 15996 hommes, 3118 chevaux et 585 voitures
Effectif Total du noyau central et des ouvrages militaires du noyau central de la place à la mobilisation en 1914 à la première heure
Etablissements militaires de la place et du Noyau central · Gare d’Epinal : 10 soldats d’infanterie du 170ème RI · Trésorerie générale : 4 soldats d’infanterie du 170ème RI · Magasins de concentration : 7 soldats d’infanterie du 170ème RI · Magasin du service de Santé : 4 soldats d’infanterie du 170ème RI · Guérite télégraphique des Brosses: 4 soldats d’infanterie du 170ème RI · Usine frigorifique : 7 soldats d’infanterie du 170ème RI · Centre d’aviation de Dogneville : 16 soldats d’infanterie du 170ème RI · Etat Major du Gouvernement : 7 soldats d’infanterie du 170ème RI · Postes des issues de la ville (Poissompré et la Colombière) : 50 soldats d’infanterie du 170ème RI · Magasin aux fourrages de la route d’Archette : 7 hommes du Génie · Magasin aux fourrages de la Vierge : 4 hommes des COA · Magasins aux vivres de Saint-Antoine : 4 hommes des COA · Manutention : 4 hommes des COA · Port d’attache de la Louvroie : 13 aérostiers · Batteries d’artillerie : de la Justice de M65 à M68B : 7 artilleurs du 8ème RAP de Laufremont M63 et M64 : 4 artilleurs du 8ème RAP du piton de la 40ème Semaine : 4 artilleurs du 8ème RAP de Chantraine M69 : 4 artilleurs du 8ème RAP · Ouvrages d’Art Pont et viaduc : 46 soldats d’infanterie du 170ème RI · Effectif restant disponible dans les unités restées maintenues en ville : Infanterie : 29 officiers et 588 soldats du 170ème RI Artillerie : 26 officiers et 333 soldats du 8ème RAP Génie : 6 officiers et 554 soldats Aérostiers : 3 officiers et 119 soldats de la 2ème compagnie COA : 763 hommes Infirmiers : 46 hommes Télégraphiste : 6 hommes · Arsenal : 7 artilleurs du 8ème RAP · Parc d’artillerie: 4 artilleurs du 8ème RAP · Station radiotélégraphique de la Cense Billot : 17 hommes du Génie · Magasin du Génie de Golbey : 4 hommes du Génie · Magasins à poudre extérieurs: Louvroie : 7 soldats d’infanterie du 170ème RI Chantraine : 4 soldats d’infanterie du 170ème RI Camerelle : 7 soldats d’infanterie du 170ème RI Olima : 4 soldats d’infanterie du 170ème RI Bois le Duc : 4 soldats d’infanterie du 170ème RI Saut le Cerf : 7 soldats d’infanterie du 170ème RI Golbey : 7 soldats d’infanterie du 170ème RI Cense Billot : 4 hommes du Génie Vierge : 4 hommes du Génie Saint-Antoine : 4 hommes du Génie Beau Désir : 4 hommes du Génie · Cadres de mobilisation : Unités détachées dans les forts : 75 soldats d’infanterie du 170ème RI 95 artilleurs du 8ème RAP Unités détachées dans les secteurs : 1 officier et 141 soldats d’infanterie 1 officier des services divers · Hommes affectés au dépôt et réserve en excédant : Infanterie : 3 officiers et 1253 soldats du 170ème RI et 34 officiers et 3359 soldats du 43ème Régiment territorial Génie : 87 soldats du 11ème Régiment du Génie et 103 homme du 21ème bataillon Territorial
Eléments divers appartenant à la garnison de défense dans le noyau central : · Infanterie : 14 officiers et 179 soldats du 349ème Régiment de réserve et 3 officiers et 42 hommes du 149ème RI · Artillerie : 6 officiers et 133 soldats du 62ème Régiment d’artillerie et 2 officiers et 188 soldats du Groupe territorial du 8ème Régiment d’artillerie · Génie : 103 soldats du 21ème bataillon Territorial
Soit un effectif de 6992 hommes
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