Le canon de 120 long modèle 1878 est une pièce d’artillerie développée par le colonel De Bange montée sur un affût de siège modèle 1878 qui ressemble beaucoup à son grand frère le canon de 155L . Cette pièce d’artillerie est aussi dédiée à la lutte des batteries de siège où à détruire les obstacles résistants que l’ennemi pourrait aménager. Sa propriété caractéristique consiste dans l’action puissante de son tir de plein fouet contre les principaux obstacles matériels. Mais, cette bouche à feu ,organisée plus spécialement pour le tir à fortes charges, perd une grande partie de sa précision dans le tir à charge réduite.

Propriétés du canon de 120 long modèle 1878 De Bange

Le canon de 120 long est moins puissant que le canon de 155 long, mais il a beaucoup plus de mobilité.

Il tire des obus de grande capacité intérieure qui peuvent produire des effets suffisants contre des obstacles résistants que l’on rencontre dans les sièges. 

Le tir du canon de 120 long à une justesse au moins égale à celle de la pièce de 155 long à toutes les portées, et l’obus à balles peut être employé jusqu’aux plus grandes distances pour inquiéter le personnel, même dérobé aux vues des batteries et pour battre les voies de communication.

Emploi et rôle dans la défense des places fortes

Les canons de 120 long pourront prendre une part active à la lutte d’artillerie en agissant soit avec des obus à grande capacité intérieure contre le matériel et les terrassements, soit avec des obus à balles contre le personnel. Le rôle particulier qui pourra être attribué aux canons de 120 long et pour lequel aucune autre bouche à feu, actuellement en service en 1914 dans les places, ne saurait convenir dans d’aussi bonnes conditions, sera la surveillance du terrain extérieur jusqu’aux plus grandes distances de tir et l’interdiction des voies de communication principale.

Avant la crise de l’obus torpille, les canons de 120 long sont très présents dans les ouvrages sur les plateformes de tir de la rue du rempart et parfois sous casemates à tir direct.

Après 1888, ils sont plus spécialement destinés à l’armement des places de première catégorie susceptibles d’une défense énergique. Leur justesse à toutes portées permettra de les utiliser principalement dans l’armement de mobilisation des places. En raison de leur mobilité, on peut également les affecter à l’armement disponible. Ils rendront de grands services pour l’armement rapide et le renforcement d’une ligne de défense.

Cette bouche à feu convient particulièrement à l’armement des forts d’arrêt ou de rideau d’une certaine importance stratégique.

Après 1900-1906, les canons de 120 long seront aussi utilisés pour l’armement des places de deuxième et troisième catégorie pour remplacer les pièces de 138 et les vieux obusiers de 16 et de 24 en bronze qui sont moins performants et moins maniables.

A la veille de la grande guerre, on place quelques pièces d’artillerie sous casemates bétonnées de fortification dans des secteurs accidentés pour surveiller un passage bien précis.

En 1914, le canon de 120 long est disponible à 2416 exemplaires, il est surtout utilisé par les régiments d’artillerie à pied dans les fortifications et dans les batteries d’artillerie qui sont souvent aménagées en temps de paix. Quelques régiments d’artillerie lourde de campagne utilisent aussi cette lourde pièce qui se déplace en plusieurs parties. Mais, pour être correctement utilisée en dehors des fortifications par l’artillerie de campagne, elle demande l’aménagement de plateforme de tir ou l’installation après 1913, de ceintures de roues appelées cingolis qui améliorent la stabilité de la pièce.