Le canon de 7 De Reffye modèle 1873

Le canon de 7 De Reffye modèle 1873 est une pièce d’artillerie légère en bronze ou en acier équipée d’une culasse du système De Reffye. Cette bouche à feu est destinée au tir de plein fouet contre les obstacles légers et le personnel fait partie de la même famille que le canon De 5 de Reffye, tout les deux premières bouches à feu de l’armée de terre se chargeant par la culasse. Le prototype de cette pièce est conçu en 1870 dans les ateliers de Meudon, elle sera testée à Versailles et près de 2000 bouches à feu seront coulées avant le conflit franco-prussien.

Le canon de 7 De Reffye peut être monté sur des affûts en fer de campagne type Tarbes modèle 1873 ou de siège et place modèle 1880. Ce dernier moins maniable que l’affût de campagne est aussi appelé affût sauterelle, ou affût omnibus. Il pouvait être monté avec différentes pièces légères (canons de 12, canon de 5 De Reffye, canon de 80 De Bange, canon de 90 De Bange ou canon de 95 Lahitolle) pour être utilisé dans les fortifications sur des plateformes de tir masquées aux yeux de l’ennemi. Cet affût de siège et place mle 1880 possède un plus grand champ vertical de tir par rapport à l’affût de campagne, donc il permet une plus grande portée de tir. Il pouvait être équipé de roues en bois de 95 ou de roues métalliques appelées roues Arbel qui résistent mieux aux conditions climatiques.

Ces affûts possèdent malgré leur poids différent une très grande mobilité. Le canon de 7 De Reffye monté sur affût (de campagne ou de siège et place) est susceptible d’être attelé, de former des batteries mobiles ou d’être employé pour l’occupation temporaire des positions de défense.
Il servira aussi avant 1882 pour la protection des fossés des fortifications sur un affût de casemate de 5 et de 7 modèle 1876 avant d’être remplacé par le canon de 12 culasse.

Propriétés du canon de 7 De Reffye

Avec l’arrivée des nouvelles pièces d’artillerie de 80 mm et de 90 mm De Bange, cette bouche à feu devient sensiblement inférieure en précision et en effet de ses projectiles dès le début des années 1880. Mais elle peut rendre de précieux services dans la défense des places car elle possède une justesse suffisante jusqu’à une distance de 1500 à 2000 mètres.

Emploi et rôle dans la défense des places

Le canon 7 De Reffye n’a pas assez de puissance pour produire des effets bien satisfaisants contre les batteries de siège. Néanmoins, il peut agir contre les batteries de la deuxième position les moins fortes ou les plus rapprochées, en exécutant contre le personnel et le matériel, soit un tir de précision, soit un tir à obus à balles. Dans ce cas, les bouches à feu seront montées sur affût de siège à flasques surélevés, mais leur rôle dans la défense consistera plus spécialement à agir contre le personne à découvert ou abrité derrière des obstacles d’une faible résistance.

Le canon de 7 De Reffye pourra être utilisé à défaut de modèle plus récent dans la défense des places dans les mêmes conditions que les canons de 80 mm ou de 90 mm De Bange pour :

• A accompagner les troupes mobiles dans leurs opérations actives.
• A surveiller le terrain, à battre les routes, les voies de communication, les points de passage, etc.
• A armer les batteries de circonstance ou les épaulements de campagne disposés de manière à commander les abords des lignes de défense et des positions avancées défendues par la garnison.
•  A tirer, surtout de nuit, sur les parties du terrain où l’on soupçonnera que des travailleurs sont occupés à faire de nouvelles constructions ou à réparer les dégâts du tir dans les batteries.
•  A contre-battre certaines batteries de la deuxième position.
• Enfin, lorsque l’artillerie de la défense aura été réduite au silence, à envoyer encore, par un tir de surprise, des projectiles sur le terrain des attaques, les tètes de sape, les tranchées, etc.

Après 1906, cette bouche à feu ne sera plus utilisée par l’armée Française, elle sera remplacée dans les fortifications par des pièces de 90mm ou de 80 mm De Bange produites en plus grand nombre et dans les régiments d’artillerie de campagne par des canons de 75 modèle 1897.