L’entrée des forts après 1885 et l’entrée de guerre.

L’entrée et la façade du casernement en béton armé de l’ouvrage de Deyvillers à Epinal.
VAUBOURG Cédric

L’entrée des nouveaux forts

Plan de l’entrée bétonnée du fort de Genas à Lyon.
VAUBOURG Cédric d’après un cours de fortification

Dans les nouveaux ouvrages, l’entrée des forts est souvent réalisée dans le fond du fossé de gorge. Elle consiste en une galerie à l’épreuve de 2m50 de largeur et ayant la hauteur nécessaire pour permettre l’évacuation des pièces de gros calibre laissées momentanément dans le fort.

L’entrée du fort de Genas à Lyon en 1918 – Jean-Philippe GUICHARD

On prend les dispositions nécessaires pour pouvoir blindé ce passage au moment du besoin. A cet effet, on ménage dans certains ouvrages près de l’entrée des rainures dans lesquelles on peut faire entrer des chevrons 0,12 X 0,12cm. On constitue ainsi 2 cloisons en bois entre lesquelles on entasse des sacs de terre sur une épaisseur de 1 à 2 mètres.

L’entrée de l’ouvrage de Déramé à Verdun en 1916. Lionel PRACHT

Généralement, à côté de ce large passage qui reste blindé en temps de guerre toutes les fois que l’on n’a pas besoin de lui, on dispose d’un passage plus étroit de 1m50 de large par exemple, pour la sortie des patrouilles, des blessés, etc.

L’entrée du fort du Vieux-Canton à Toul en 1940. Lionel PRACHT

Ces deux passages se réunissent ensemble, dans la galerie de communication de l’entrée. Il est réglementaire d’y placer, une grille, un haha couvert par un pont roulant et une porte en tôle percée de créneaux. On y trouve aussi, un poste de garde d’où s’effectue la manœuvre du pont roulant.

Le haha, le pont roulant latéralement et la porte blindée de l’entrée de guerre du fort du Rozelier à Verdun. VAUBOURG Cédric

Certains ouvrages seront équipés de deux entrées placées aux extrémités d’un casernement de gorge. Elles ont soit la même taille, soit l’une des deux entrées est plus large que la deuxième. La première est réservée pour le matériel en période de paix et l’autre plus petite pour les hommes en temps de siège. Dans cette configuration, l’obstacle est souvent assuré par un pont-levis placé à chacune des entrées. Ce dernier franchit un fossé diamant servant d’obstacle, pour une entrée en fond de fossé, ou un fossé standard moins large, pour une entrée au niveau des cours.

L’entrée bétonnée du temps de guerre dans les forts modernisés

L’entrée de guerre du fort de Gondreville à Toul se touve sous le pont longitudinal de l’entrée d’origine dans les années 50. Tous droits réservés

En dehors de quelques forts, l’ancienne entrée d’origine est conservée comme accès du temps de paix. Elle peut même être utilisée jusqu’à la sortie des pièces de gros calibre.

L’entrée de guerre et sa rampe d’accès au fort de Blénod à Toul en 1940. Lionel PRACHT

On organise en outre une entrée bétonnée au niveau du fond de fossé pour le temps de siège, à travers les locaux réorganisés de la gorge. Ce passage est fermé par une grille au niveau de l’escarpe et à quelques mètres en arrière par une porte blindée crénelée. Il est souvent précédé d’un haha qu’on franchit sur un petit pont mobile. On remonte la contrescarpe au moyen d’une rampe ou même quelquefois par un simple escalier barré par une grille. Cette communication est suffisante, car à partir du bombardement, il n’y a plus à faire entrer ou sortir dans les ouvrages de matériel encombrant, tout au plus quelques pièces légères. Cette entrée est protégée depuis les casemates d’artillerie du fossé ( caponnières ou coffres de contrescarpe) par des pièces de flanquement.