La mitrailleuse de campagne modèle 1900 système Hotchkiss

La mitrailleuse de campagne modèle 1900 est mise au point par Benjamin Berkely Hotchkiss qui, depuis longtemps, rêvait de substituer une arme automatique à son canon revolver actionné à la main par une manivelle. Aidé par les ingénieurs français de l’usine qu’il avait créée en 1870 à Saint-Denis, aux portes de Paris, il arriva, après plusieurs années d’études et de perfectionnements successifs, à établir une mitrailleuse extrêmement simple.

Pour, produire les divers mouvements nécessaires à son fonctionnement automatique et continu, la mitrailleuses utilise, non plus l’énergie développée par le recul du canon ou de la culasse, mais celle que lui fournissent directement les gaz dégagés par la combustion de la poudre du tir.

Elle se compose essentiellement d’un canon unique assujetti dans une boîte de culasse renfermant le mécanisme. Ce canon ne diffère d’un canon de fusil ordinaire que par sa plus grande épaisseur lui permettant de mieux résister aux vibrations de l’arme et à l’échauffement dû à un tir prolongé. En dessous et parallèlement au canon avec lequel il communique par un orifice de prise de gaz, se trouve un cylindre renfermant un piston qui porte des cames destinées à manœuvrer les mécanismes de culasse et d’alimentation. Lorsque le piston est lancé en arrière par les gaz provenant de l’explosion de la poudre, il est retenu au terme de sa course, par une détente placée dans la boite de culasse. En appuyant sur la détente, le piston n’étant plus maintenu, est lancé en avant à sa position initiale par le ressort de rappel qu’il avait comprimé dans son mouvement en arrière. Si on appuie constamment sur la détente, le piston ne pourra plus s’accrocher et rester en arrière. Donc si en même temps l’alimentation de l’arme se trouve constamment assurée, le piston prendra un mouvement ininterrompu de va-et-vient.

Pendant le mouvement arrière du piston, la culasse est ouverte, la douille vide est extraite puis éjectée et la bande-chargeur se trouve transportée dans l’arme d’une certaine quantité vers la droite. Pendant le mouvement en avant du piston, la cartouche se trouve amenée devant la chambre, la culasse en se fermant la pousse dans la chambre et l’amorce est frappée par le percuteur.

Les cartouches sont montées soit sur des bandes-chargeurs métalliques rigides d’environ 40 centimètres de longueur et contenant 24 cartouches, soit sur des bandes métalliques articulées de 250 cartouches.

Le chargement se fait en poussant successivement les bandes dans le couloir d’alimentation. Pour le transport, les bandes sont placées dans des caisses à munitions.

Les bandes articulées sont enroulées dans des boites en chêne que l’on pose près de l’arme au moment de tirer. Pour charger, il suffit d’introduire l’extrémité de la bande dans le couloir d’alimentation. La bande se déroule automatiquement pendant le tir.

Le mécanisme d’alimentation comprend un entraineur formant double pignon l’un des pignons engrène avec des cames formées sur la tige du piston et prend ainsi un mouvement de rotation intermittent. L’autre pignon, qui prend en même temps ce mouvement, forme l’entraineur proprement dit et engrène avec la bande-chargeur qui fait ainsi fonction de crémaillère. Chaque mouvement de va-et-vient du piston amène devant la chambre une cartouche prête à être introduite par la culasse mobile et frappée par le percuteur aussitôt que la culasse est fermée.

La mitrailleuse est munie d’une poignée et d’un pistolet que le tireur saisit de la main droite.

Deux hommes sont généralement nécessaire pour assurer le service de la pièce, l’un faisant fonction de tireur et l’autre de chargeur. Cependant, un seul homme peut suffire en cas de besoin.

Cette mitrailleuse subira plusieurs améliorations au niveau de ces pièces en 1908, 1914 et 1916.

La mitrailleuses Hotchkiss dans les fortifications

C’est une pièce très moderne à tir automatique, utilisant des cartouches de Lebel, est principalement utilisée pour la défense des abords des ouvrages depuis les parapets d’infanterie sur différents affûts:

• affûts-trépied modèle 1902 type B.
• affût-trépied modèle 1907 type C.
• affût-trépied Hotchkiss type guerre modèle 1914
• affût-trépied type Omnibus modèle 1915
• affût-trépied Hotchkiss type modèle 1916
• affût de rempart type Puteaux approprié modèle 1902
• affût de rempart modèle 1907.
• affût de tourelle de mitrailleuses GF4

Elle équipe aussi après 1900, les tourelles de mitrailleuses GF4, car cette dernière est plus fiable que la mitrailleuses Gattling.

A partir de 1916, on les installera sur des supports de casemate modèle 1901, dans les casemates de flanquement d’artillerie basses (caponnière, coffre de contrescarpe et coffre d’escarpe) des quatre places de l’est pour remplacer les pièces défaillantes de flanquement des fossés. Elles seront aussi utilisées pendant la Première Guerre Mondiale pour la défense anti-aérienne.

Cette mitrailleuse sera utilisée jusque dans les années 1950 par l’armée française.

Caractéristiques	Mitrailleuse de campagne modèle 1900 système Hotchkiss
Calibre	8 mm
Longeur totale de l’arme	1,26 m
Portée de tir	2200 mètres à 5500 mètres max en fonction de la cartouche
Vitesse initiale	700 à 840 m/s
Nb de coups / min	5 à 600 coups
Poids
de l’arme non chargée	23 kg
d’une bande de chargement vide	130 g
Longueur
de la partie cylindrique rayée	707 ,5 mm
de la partie conique de la bouche	5 mm
de la chambre	72,5 mm
de l’entrée de la plaque de tir	9 mm
totale du canon	794 mm
de la ligne de mire de 250 m	655,5 mm
de la ligne de mire de 2000 m	615,2 mm

Affût-trepied type B modèle 1902 pour mitrailleuse de campagne modèle 1900 système Hotchkiss

Caractéristiques	Affût-trepied type B modèle 1902 pour mitrailleuse Hotchkiss
Poids
du support pivotant	9,5 kg
du trepied	24,5 kg
total de l’affût sans mitrailleuse	34 kg
total de l’affût avec mitrailleuse	57 kg
Amplitude du pointage
en hauteur	+20° -25°
en direction à gauche	17°30′
en direction à droite	17°30′
Amplitude du fauchage
en hauteur	20/1000
en direction	100/1000
Hauteur de l’axe des tourillons au-dessus du sol
Affût à la position debout	0,86 m
Affût à la position couché	0,5 m

Affût de rempart type Puteaux approprié pour mitrailleuse de campagne modèle 1900 système Hotchkiss

Caractéristiques	Affût de rempart type Puteaux approprié pour mitrailleuse Hotchkiss
Longueur de la flèche sans rallonge	1,45 m
Course de la rallonge	1,115 m
Longueur maxima de la flèche	2,565 m
Course de la douille	1,07 m
Poids
de l’affût dans masque	76 kg
du masque supérieur partie fixe	23,5 kg
du masque supérieur rallonge	14,5 kg
du masque supérieur poids total	38 kg
du masque inférieur	13 kg
total de l’affût sans mitrailleuse	127 kg
total de l’affût avec mitrailleuse	150 kg
Amplitude du pointage
en hauteur	+25° -25°
en direction	160°
Amplitude du fauchage
en hauteur	20/1000
en direction	100/1000
Amplitude de l’inclinaison
du support	60°
de la branche mobile	60°

Tourelle de mitrailleuses GF4

Caractéristiques	Affût de tourelle pour mitrailleuse Hotchkiss
Amplitude du pointage en hauteur	-9° +30 à + 8°
Hauteur d’ascension	0,65 m
Epaisseur du corps cylindrique	0,2 m d’acier chromé
Epaisseur de la calotte	0,12 m
Elévation de la tourelle en batterie	0,83 m

Mitrailleuse modèle 1907 sur affût trépied modèle 1907 ou mitrailleuse Saint-Etienne

La mitrailleuse française du modèle Saint-Etienne 1907, qui est en service dans l’armée concurremment avec la Hotchkiss, procède du même principe de construction que cette dernière.  Elle emprunte l’énergie motrice de son mécanisme aux gaz développés lors de la déflagration de la poudre. La pression des gaz prélevés dans le canon pousse en avant un piston muni d’une tringle dont le déplacement agit sur un levier qui lui-même fait fonctionner la culasse.  Celle-ci comporte les dispositifs nécessaires d’ouverture et de fermeture de l’âme, d’approvisionnement, d’éjection et de percussion. Un ressort antagoniste ramène le piston à sa place et provoque, après le départ du coup, le recommencement du cycle. Cette arme, qui est robuste, légère, maniable et très juste, est approvisionnée au moyen de bandes-chargeurs souples, garnies de cartouches d’infanterie.

L’excellente qualité de l’acier dur dont est fait son canon, lui permet de tirer notre balle D sans éprouver aucune usure.  Le refroidissement pendant le tir est assuré, sans manchon à eau et sans ailettes réfrigératrices, par l’adjonction, à la partie qui avoisine l’âme, d’une masse métallique suffisante pour dissiper la chaleur produite. Au surplus, le règlement militaire prévoit, en cas d’échauffement excessif, de refroidir tout simplement la pièce en faisant couler de l’eau dans son canon.

Cette mitrailleuse sera nommée pendant la première guerre la faucheuse d’hommes. Elle cessera d’être produite début 1918, car on juge la mitrailleuse Hotchkiss plus viable et plus maniable.

La mitrailleuse de campagne modèle 1907 dans les fortifications

C’est une pièce très moderne à tir automatique. Elle est utilisée pour la défense des abords des ouvrages depuis les parapets d’infanterie sur différents affûts :

• affût-trépied modèle 1907 type C.
• affût-trépied type Omnibus modèle 1915.
• affût de rempart modèle 1907.

Affût-trepied modèle 1907 pour mitrailleuse de campagne modèle 1907 Saint-Etienne