
Les canons de 32 cm modèles 1870, 1870-79, 1870-81, 1870-84, 1870-93
Les canon de 32 cm est la plus grosse pièce d’artillerie lourde de côte. Il se compose d’une bouche à feu en fonte avec un tubage acier, équipé d’une culasse à vis monté sur différents type d’affût. Il est destiné à l’armement des fortifications côtières pour surveiller les côtes maritimes grâce à son tir de plein fouet contre des obstacles résistants. En 1914, Il existe en batterie sur le littoral six modèles de canons de 32 cm qui s’appellent :
- Canon de 32 cm modèle 1870 M.
- Canon de 32 cm modèle 1870-79.
- Canon de 32 cm modèle 1870-1881.
- Canon de 32 cm modèle 1870-1884.
- Canon de 32 cm modèle 1870-1893 de 30 calibres.
- Canon de 32 cm modèle 1870-1893 de 25 calibres.

Lionel PRACHT
Caratéristiques des bouches à feu des canons de 32 cm
Le calibre des canons de 32 cm est de 320 mm leur poids et leur longueur d’âme sont indiqués dans le tableau ci-dessous :
Modèle | Poids de la bouche à feu | Longueur d’âme en calibres |
---|---|---|
Canon de 32 cm modèle 1870 M court | 39 tonnes | 19,3 (soit 6,176 m) |
Canon de 32 cm modèle 1870-79 long | 41,9 tonnes | 24 (soit 7,68 m) |
Canon de 32cm modèle 1870-81 | 43,1 tonnes | 25 (soit 8,75 m) |
Canon de 32 cm modèle 1870-84 | 45,7 tonnes et 48,2 tonnes | 30 (soit 9,6 m) |
Canon de 32 cm modèle 1870-93 de 30 calibres | 48,5 tonnes | 30 (soit 9,6 m) |
Canon de 32 cm modèle 1870-93 de 25 calibres | 45,1 tonnes | 25 (soit 8,75 m) |
Tous les canons de 32 cm sont rayés à gauche. L’inclinaison initiale des rayures est de 0° 40′ pour les canons modèle 1870 M et de 0° pour les autres. L’inclinaison finale est de 4° pour les canons modèle 1870-M et modèle 1870-79, de 7° pour les autres.

Caratéristiques des affûts des canons de 32 cm
Les canons de 32 cm modèle 1870 M sont montés :
- Soit sur l’affût modèle 1882 à pivot avant (PA).
- Soit sur l’affût modèle 1876-83 à pivot avant (PA).
- Soit sur l’affût modèle 1876-83 à pivot central (PC).
Les canons de 32 cm modèle 1870-79 sont montés sur l’affût modèle 1876-83 à pivot avant (PA).
Les canons de 32 cm modèle 1870-81 sont montés sur l’affût modèle 1882 à pivot avant (PA), à l’exception d’un seul qui est monté sur un affût modèle 1887 pivot central (PC).

Les canons de 32 cm modèle 1870-84 sont montés :
- Soit sur l’affût modèle 1888 à pivot central (PC).
- Soit sur l‘affût modèle 1888 à pivot avant (PA).
- Soit sur l’affût modèle 1888 de casemate type de Brest.
- Soit sur l’affût modèle 1888 de casemate type de Cherbourg.
Les canons de 32 cm modèle 1870-93 sont montés :
- Ceux de 30 calibres, sur l’affût modèle 1888 à pivot central (PC).
- Ceux de 25 calibres, sur l’affût modèle 1882 (PA).

Caratéristiques des munitions des canons de 32 cm
Projectiles | Longueur en calibres | Poids de l’obus | Charge intérieure |
---|---|---|---|
De combat | |||
Obus de rupture G non coiffé en acier | 2,4 | 345 kg | 5,2 kg de poudre |
Obus de rupture M non coiffé en acier | 2,4 | 345 kg | 5,592 kg de poudre |
Obus de rupture M coiffé en acier | 2,7 | 399 kg | 5,592 kg de poudre |
Obus ordinaire G en fonte | 2,6 | 285 kg | 17 kg de mélinite |
Obus en fonte M, tracé de 1889 | 3 | 345 kg | 38,3 kg de mélinite |
Obus en fonte M, tracé de 1889 et 1898-1908 | 3,1 | 359 kg | 37,96 kg de mélinite |
D’exercices | Longueur en calibres | Poids de l’obus | Charge intérieure |
Obus d’exercice en fonte M | 2,5 | 286,5 kg | Lesté (sable et sciure de bois) |
Boulet ogival M en fonte | 2,4 | 345 kg | Lesté (sable et sciure de bois) |
D’épreuve | Longueur en calibres | Poids de l’obus | Charge intérieure |
Boulets cylindriques G et M en fonte | 1,9 | 345 kg | Lesté (sable et sciure de bois) |
Boite à tir fictif M en zinc | 4,8 | 430 kg | Tournure ou grenaille de fonte. |
Les canons de 32 cm modèle 1870 M court
La bouche à feu du canon de 32 modèle 1870 M

D’après un cour de fortification sur l’artillerie côtière de 1913. VAUBOURG Cédric
La nature et la disposition du corps du canon du tube, de la virole et des frettes sont sensiblement les mêmes pour le canon de 32 cm modèle 1870 M que pour le canon de 32 cm modèle 1870-81. Les dimensions des diverses parties de la bouche à feu, le nombre des frettes, de certains détails d’agencement sont différents. La disposition de la boîte de hausse, de la masse de mire, des fronteaux de mire et de l’aiguille de lecture est la même que pour le canon de 32 cm modèle 1870-84.
Les canons de 32 cm modèle 1870 M montés sur l’affût modèle 1882 PA ont un arc denté semblable à celui du canon de 32 cm modèle, ceux qui sont montés sur l’affût modèle 1876-83 PA n’ont pas d’arc denté.
Le mécanisme de culasse est analogue à celui du canon de 32 cm modèle 1870-81 dont il diffère principalement par les points suivants :
- La crémaillère de translation et le train d’engrenages correspondant sont disposés sur le côté gauche de la vis de culasse et de la console.
- Le loquet double est placé dans le milieu de console et il n’y a qu’un support de planchette de chargement.
- Le mécanisme présente certaines particularités afférentes à la fermeture sans engrenages des canons de modèles anciens.

D’après un cour de fortification sur l’artillerie côtière de 1913.
VAUBOURG Cédric
En 1914, 23 pièces de 1870 M et 1870-79 étaient encore en service dans les batteries côtières.
Affût modèle 1882 PA pour canons de 32 modèle 1870 M
L’affût modèle 1882 PA est le même pour le canon de 32 cm modèle 1870 M que pour le canon de 32 cm modèle 1870-81.
Affût modèle 1876-83 PA pour canons de 32 modèle 1870 M

L’affût modèle 1876-83 PA est en fonte. Il est dans ses grandes lignes, analogue à l’affût modèle 1882 PA, mais il présente dans les détails un assez grand nombre de différences, dont les principales sont les suivantes :
- 1° Les galets d’arrière du corps d’affût sont montés sur le renfort excentrique d’un axe, qui tourne dans des coussinets en bronze logés dans les joues de la chape. La partie extérieure de l’axe porte un arc denté, commandé par un pignon calé sur un arbre qui traverse le flasque droit. A l’extérieur de cet arbre est calé un volant de relèvement. La rotation de ce volant est transmise par le pignon et l’arc denté à l’axe des galets. On peut ainsi à volonté faire reposer sur les glissières du châssis, soit le dessous des flasques, soit les galets arrière.
- 2° Le mécanisme de pointage en hauteur se compose essentiellement d’une vis de pointage, sur laquelle le tournesol de la bouche à feu repose par son propre poids, et qu’une clavette empêche de tourner en ne lui permettant qu’un mouvement de translation vertical. Ce mouvement lui est imprimé par une roue-écrou actionnée par une vis sans fin, dont l’axe porte d’un côté un volant, de l’autre une manivelle.
- 3° Le châssis porte, en son milieu, une paire de fortes roulettes, au lieu d’une plaque de frottement.
- 4° Il n’y a pas de galets de roulement interposés entre le châssis et la sellette. Quand le châssis tourne, le lisoir glisse sur un plateau placé au-dessus de la sellette.
- 5° Le matériel comporte deux freins hydrauliques placés symétriquement par rapport à l’axe de l’affût.
- 6° La tête de la grue de chargement est munie d’un palan à six brins, servant à hisser le projectile.

D’après un cour de fortification sur l’artillerie côtière de 1913. VAUBOURG Cédric
Caractéristiques principaux | Affût de 32 cm modèle 1876-83 PA |
---|---|
Hauteur au-dessus du sol de l’axe des tourillons | 2,373 m |
Amplitude du pointage vertical | de -5° à + 14° |
Champ de tir horizontal | 120° |
Poids approximatif | 56,8 tonnes (affût complet) |
du corps d’affût | 15 tonnes |
du chassîs | 30,3 tonnes |
Sellette circulaire et ferrures des plateforme | 11,5 tonnes |
Total avec le canon de 32 cm modèle 1870 M | 95,5 tonnes |
Affût modèle 1876-83 PC pour canons de 32 modèle 1870 M

L’affût modèle 1876-83 PC est en fonte. Il est dans ses grandes lignes, analogue à l’affût modèle 1876-83 PA, sauf qu’il est placé sur un pivot central, entouré d’une circulaire graduée lui permettant un champ de tir horizontal de 360°. Ce type d’affût n’a pas été produits en grands nombre, au profit de l’affût de 32 cm modèle 1876-83 PA.

Charges du canon de 32 modèle 1870 M
Chaque charge de tir de plein fouet est formée de 2 gargousses (une seule pour le tir en blanc).
Projectiles | Charges | Vitesse initiale | Portée de tir |
---|---|---|---|
De combat | |||
Obus de rupture M non coiffé en acier | 86 kg de W 30/38 ou de A30/40 ou 76,3 kg de PB3 ou 31 kg de BM5 | 470 m/s | 7000 m |
Boulet ogival M en fonte | 86 kg de W 30/38 ou de A30/40 ou 76,3 kg de PB3 ou 31 kg de BM5 | 470 m/s | 7000 m |
Obus en fonte M, tracé de 1889 | 86 kg de W 30/38 ou de A30/40 ou 76,3 kg de PB3 ou 31 kg de BM5 | 470 m/s | 7000 m |
Obus en fonte M, tracé de 1889 et 1898-1908 | 86 kg de W 30/38 ou de A30/40 ou 76,3 kg de PB3 ou 31 kg de BM5 | 470 m/s | 7000 m |
D’exercices | Charges | Vitesse initiale | Portée de tir |
Obus d’exercice en fonte M | 78 kg de W 30/38 ou de A30/40 ou 70,4 kg de PB3 ou 29,2 kg de BM5 | 485 m/s | |
D’épreuve | Charges | Vitesse initiale | Portée de tir |
Pas de faux projectile | 12,5 kg MC30 |
Les canons de 32 cm modèle 1870-1879 ou canon modèle 1870 M long
La bouche à feu du canon de 32 modèle 1870-79

La nature et la disposition du corps du canon, du tube, de la virole et des frettes sont sensiblement les mêmes pour le canon de 32 cm modèle 1870-79 que pour le canon de 32 cm modèle 1870-81. Les dimensions des diverses parties de la bouche à feu, le nombre des frettes et certains détails d’agencements sont différents.
La disposition de la boîte de hausse, de la masse de mire, des fronteaux de mire, des facettes du niveau de pointage et de l’aiguille de lecture est aussi à quelques détails près, la même que pour le canon de 32 cm modèle 1870-84, le canon de 32 cm modèle 1870-79 ne porte pas d’arc denté.

Le mécanisme de culasse est semblable à celui du canon de 32 cm modèle 1870 M, sauf la différence suivante. La plaque à oreilles porte à sa partie inférieure une denture qui peut engrener avec une vis sans fin portée par le côté droit de la console. L’axe de la vis sans fin se termine par une manivelle, en agissant sur cette manivelle, on produit mécaniquement le pivotement de la console autour de son axe.
En 1914, 23 pièces de 1870 M et 1870-79 étaient encore en service dans les batteries côtières.
Affût modèle 1876-83 PA pour canons de 32 modèle 1870-79

L’affût modèle 1876-83 PA est le même pour le canon de 32 cm modèle 1870-79 que pour le canon de 32 cm modèle 1870 M.
Charges du canon de 32 modèle 1870-79
Chaque charge de tir de plein fouet est formée de 2 gargousses (une seule pour le tir en blanc).
Projectiles | Charges | Vitesse initiale | Portée de tir |
---|---|---|---|
De combat | |||
Obus de rupture M non coiffé en acier | 86 kg de A30/40 ou 92,6 kg de PB2 ou 30,7 kg de BM5 | 495 m/s | 7500 m |
Boulet ogival M en fonte | 86 kg de A30/40 ou 92,6 kg de PB2 ou 30,7 kg de BM5 | 495 m/s | 7500 m |
Obus en fonte M, tracé de 1889 | 86 kg de A30/40 ou 92,6 kg de PB2 ou 30,7 kg de BM5 | 495 m/s | 7500 m |
Obus en fonte M, tracé de 1889 et 1898-1908 | 86 kg de A30/40 ou 92,6 kg de PB2 ou 30,7 kg de BM5 | 495 m/s | 7500 m |
D’exercices | Charges | Vitesse initiale | Portée de tir |
Obus d’exercice en fonte M | 78 kg de A30/40 ou 28,9 kg de BM5 | 510 m/s | |
D’épreuve | Charges | Vitesse initiale | Portée de tir |
Pas de faux projectile | 12,5 kg MC30 |
Les canons de 32 cm modèle 1870-1881
La bouche à feu du canon de 32 modèle 1870-81

D’après un cour de fortification sur l’artillerie côtière de 1913. VAUBOURG Cédric
Le corps du canon en fonte contient à l’intérieur un tube et une virole en acier. La virole, vissée dans le corps du canon, correspond au logement de la fermeture de culasse (écrou de culasse formé de trois secteurs, évidés et de trois secteurs filetés, logement de la rondelle mobile). Le tube, vissé sur la virole, correspond au logement de l’obturateur, à la chambre à poudre, au cône de raccordement et à une partie de l’âme.
Le corps du canon est renforcé extérieurement dans sa partie postérieure par deux rangs de frettes en acier placées à chaud et produisant un serrage énergique. La frette antérieure du deuxième rang, ou frette-tourillons, a son diamètre extérieur supérieur à celui des autres frettes de même rang et porte les tourillons évidés. La frette antérieure du premier rang, ou frette de calage, porte un épaulement sur lequel s’appuie la frette-tourillon. Elle s’appuie elle-même sur un épaulement du corps du canon, cette double disposition empêche tout glissement des frettes sur le corps du canon.

La fermeture de culasse du canon de 32 cm modèle 1870-81 est une fermeture type « Marine » à engrenages. Ce mode de fermeture diffère essentiellement de la fermeture type « Marine » sans engrenages par l’addition d’organes mécaniques et de dispositifs destinés à faciliter, séparément pour chacun d’eux, les trois mouvements élémentaires d’ouverture ou de fermeture, à savoir, la rotation de la vis de culasse, la translation de la vis de culasse et le pivotement de la console.

En 1914, 55 canons de 1870-81 ont été fabriqués et 53 sont en services dans des batteries côtières.
Affût modèle 1882 PA pour canons de 32 cm modèle 1870-81

L’affût modèle 1882 à pivot avant (PA) est en fonte, il possède corps d’affût, qui porte le canon, un châssis, sur lequel le corps d’affût peut reculer, une sellette et des circulaires, sur lesquelles le châssis peut pivoter, et qui sont invariablement fixées à une plateforme en béton.
Le corps d’affût est essentiellement constitué par deux grands flasques allégés par des évidements et réunis par deux entretoises.
Chaque flasque comporte :
- Un encastrement de tourillon avec coussinet en bronze, supportant le canon.
- Quatre galets (trois à l’avant, un à l’arrière), qui servent au roulement du corps d’affût sur les côtés du châssis.
- Un piton à l’avant, un adent percé d’un œil et une boucle de mise hors de batterie à l’arrière, pour la manœuvre de l’affût.
Les deux flasques et principalement le flasque droit portent le mécanisme de pointage en hauteur sur un des deux flasques est fixée une bande de cuivre graduée en degrés et demi-degrés, nommée indicateur de pointage et devant laquelle se déplace l’aiguille de lecture du tourillon correspondant.
Les entretoises reliées aux flasques par des boulons, supportent le cylindre du frein. Les parties inférieures des entretoises descendent entre les deux côtés du châssis pour guider le corps d’affût dans ses mouvements et servir de butée de choc soit pour le recul (entretoise arrière), soit pour la rentrée (entretoise avant).

D’après un cour de fortification sur l’artillerie côtière de 1913. VAUBOURG Cédric
Le châssis est essentiellement constitué par deux côtés et quatre entretoises. Chaque côté forme chemin de roulement pour les galets du corps d’affût. Il a son dessus incliné de 4 degrés vers l’avant et terminé vers l’avant par un bourrelet. Les faces sont allégées par des évidements. La face intérieure porte une boîte de tampon de choc. Le dessous est bas et horizontal à l’avant, il porte, dans cette partie, des plaques de frottement, qui peuvent venir pendant le tir s’appuyer sur la circulaire du milieu et limitent ainsi la flexion du châssis. Il se relève ensuite vers l’arrière pour former un palier horizontal, auquel est fixe un support portant une forte roulette en fonte qui roule sur la circulaire arrière. Aux deux côtés sont fixés les divers organes du mécanisme de pointage en direction et de mise hors batterie. Sur le côté gauche est monté l’appareil de chargement.
Les quatre entretoises sont fixées au châssis par des boulons. L’entretoise avant ou lisoir est percée en son milieu d’une douille verticale cylindrique pour la cheville ouvrière Le dessous, échancré en son milieu pour le logement de la saillie de la sellette, repose sur les galets de la sellette. A l’avant du lisoir, une table verticale sert de support avant à la tige du piston du frein et porte deux boites de tampons de choc.
La quatrième entretoise porte le support arrière de la tige du piston de frein. Les deuxième et quatrième entretoise présentent des saillies, sur lesquelles repose une plate-forme de chargement formée de sept planches reliées entre elles par deux traverses.
A l’arrière du châssis existe une banquette double de pointage, à laquelle on accède par un escalier placé à l’arrière et vers le côté droit. Les banquettes et l’escalier d’accès sont protégés par des gardes-corps et reliés au châssis par un bâti en fer.

D’après un cour de fortification sur l’artillerie côtière de 1913. VAUBOURG Cédric
Le cylindre du frein est fixé à l’affût, la tige du piston est reliée au châssis. L’organisation intérieure du frein ne diffère que par des détails de celle des freins de l’affût modèle 1888 PC. Le recul de l’affût et son retour en batterie sont limités par quatre tampons disposés deux à l’avant et deux à l’arrière du châssis, et logés dans des boîtes de tampons. Celles d’avant sont fixées sur la plaque support de tige de piston, celles d’arrière, sur l’intérieur des côtés du châssis. Chaque boîte est percée d’un trou pour le passage de la tige des tampons, ce trou est agrandi en arrière pour le logement des rondelles Belleville.
La sellette porte sous le lisoir du châssis, vingt-quatre galets de roulement embrassés par deux couronnes-guides. En son centre est percée la douille d’encastrement de la cheville-ouvrière. Celle-ci est arrêtée, en dessous par un écrou goupillé, en dessus par un écrou serré sur une rondelle appliquée sur le dessus du lisoir.
Les circulaires sont à section rectangulaire creuse. Elles sont formées de segments, au nombre de trois pour la circulaire du milieu, de six pour la circulaire arrière. Cette dernière circulaire est munie d’une crémaillère, qui engrène avec le dernier pignon du mécanisme de pointage en direction.
L’appareil de chargement est constitué par une grue placée sur le côté gauche du châssis. Le dispositif de rotation du pied de la grue ne diffère que par les détails de celui de l’affût modèle 1888 PC. Pour hisser le projectile, on se servait anciennement d’un treuil placé sur le support du pied de la grue et actionnant un cordage passant sur deux poulies. Ce mécanisme a été remplacé par un palan différentiel système Paris.

Mécanisme de pointage en hauteur pour affût modèle 1882 PA
Les mouvements d’inclinaison nécessités par le pointage en hauteur sont communiqués à la pièce au moyen de l’arc denté fixé au côté droit du et d’un train d’engrenages porté par quatre arbres de pointage. L’arbre supérieur tourne dans un manchon logé dans un support boulonné sur le flasque droit. Cet arbre porte, à l’intérieur, un pignon, qui engrène avec l’arc denté du canon et à l’extérieur, une roue dentée.
Mécanisme de pointage en direction pour affût modèle 1882 PA
Le pointage en direction s’obtient par le mouvement de rotation du châssis autour de la cheville-ouvrière de la sellette. Ce mouvement est produit par la crémaillère de la circulaire arrière et par un train d’engrenages situé entre les deux côtés du châssis et porté par un arbre vertical, deux arbres longitudinaux, deux arbres transversaux et quatre arbres courts.

D’après un cour de fortification sur l’artillerie côtière de 1913. VAUBOURG Cédric
La partie avant du mécanisme de pointage en direction (arbres courts et arbres transversaux) peut être utilisée pour mettre le corps d’affût hors de batterie. A cet effet, l’arbre transversal d’arrière porte, de chaque côté et à l’extérieur du châssis, une poulie barbotin, qui entraîne la chaîne de manœuvre. Cette chaîne passe sur une poulie de renvoi située à l’arrière du châssis et vient s’accrocher à la boucle de mise hors de batterie du corps d’affût.

La plateforme réglementaire se compose essentiellement d’un massif en béton de ciment, dans lequel sont noyés des éléments métalliques destinés à servir d’attache à la sellette et aux circulaires.
Les éléments métalliques comprennent :
- Pour la sellette, une plaque de fondation, 8 boulons de sellette longs réunissant la sellette à la plaque de fondation, 3 boulons de sellette courts avec plaques carrées et 4 rails de fondation placés, 2 parallèlement, 2 perpendiculairement à l’épaulement.
- Pour les circulaires, 11 semelles fixées chacune par 4 boulons à 2 plaques et 22 clefs en fer maintenant les circulaires sur les semelles.
La partie supérieure de la plate-forme est recouverte d’un dallage en mortier de ciment.
Implantation des affûts modèle 1882 PA sous casemate pour canon de 32 cm modèle 1870-81
Ce type de canon et d’affût sera installé à 4 exemplaires dans une casemate de rupture à Madagascar, à l’intérieur de la batterie casematée du cap Minée à Diégo Suarez.



Caractéristiques principaux | Affût de 32 cm modèle 1882 PC |
---|---|
Hauteur au-dessus du sol de l’axe des tourillons | 2,373 m |
Amplitude du pointage vertical | de -5° à + 14° |
Champ de tir horizontal | 120° |
Poids approximatif | 58,3 tonnes (affût complet) |
du corps d’affût | 15 tonnes |
du chassîs | 30,3 tonnes |
Sellette circulaire et ferrures des plateforme | 13 tonnes |
Total avec le canon de 32 cm modèle 1870-81 | 101,4 tonnes |
Affût modèle 1887 PC pour canons de 32 cm modèle 1870-81
L’affût de 32 cm modèle 1887 PC, dont il n’existait qu’un seul spécimen est analogue dans ses grandes lignes aux affûts de 240 mm modèle 1890, de 270 mm modèle 1890 et de 27 cm modèle 1891.
Il se compose essentiellement, d’un corps d’affût en fonte constitué par deux flasques qui sont creusés dans toute leur longueur pour former les cylindres des deux freins hydrauliques et réunis par une entretoise en fonte avec les flasques. D’un châssis circulaire en fonte, coulé d’une seule pièce composé de deux côtés, auxquels sont fixées les tiges de frein et d’un corps formant coupole à sa partie supérieure. D’une sellette circulaire en fonte portant des galets sur lequel roule le châssis.
L’amplitude du pointage vertical permis par l’affût modèle 1887 PC va de -5° à +20°. Le champ de tir horizontal est de 300° environ.

D’après un cour de fortification sur l’artillerie côtière de 1913. VAUBOURG Cédric
Charges du canon de 32 modèle 1870-81
Chaque charge de tir de plein fouet est formée de :
- 3 gargousses pour le tir en poudre BGC1 et BC.
- 2 gargousses pour les autres poudres (sauf pour la charge de tir en blanc, qui ne comporte qu’une gargousse).
Projectiles | Charges | Vitesse initiale | Portée de tir |
---|---|---|---|
De combat | |||
Obus de rupture G non coiffé en acier | 113 kg de PB2 ou 43 kg de BGC1 | 550 m/s | 8500 m |
Obus de rupture M non coiffé en acier | 40 kg BM5 ou 113 kg de PB2 ou 43 kg de BGC1 | 550 m/s | 8500 m |
Obus de rupture M coiffé en acier | 43 kg de BGC1 | 520 m/s avec BGC1 | NC |
Boulet ogival M en fonte | 40 kg BM5 ou 113 kg de PB2 ou 43 kg de BGC1 | 550 m/s | 8500 m |
Obus en fonte M, tracé de 1889 | 40 kg BM5 ou 113 kg de PB2 ou 43 kg de BGC1 | 550 m/s | 8500 m |
Obus en fonte M, tracé de 1889 et 1898-1908 | 40 kg BM5 ou 113 kg de PB2 ou 43 kg de BGC1 | 550 m/s | 8500 m |
Obus ordinaire G en fonte | 43 kg de BGC1 | 592 m/s | NC |
D’exercices | Charges | Vitesse initiale | Portée de tir |
Obus ordinaire G | 60 kg de A30/40 | 400 m/s | |
Obus d’exercice en fonte M | 23 kg BM1 ou 25 kg de BC | 475 m/s | |
D’épreuve | Charges | Vitesse initiale | Portée de tir |
Pas de faux projectile | 12,5 kg MC30 |
Les canons de 32 cm modèle 1870-1884
La bouche à feu du canon de 32 modèle 1870-84

Le corps du canon en fonte contient à l’intérieur un tube long en acier débordant le corps du canon et une virole également en acier. La virole, vissée dans le corps du canon, correspond au logement de la fermeture de culasse (écrou de culasse formé de 3 secteurs évidés et de 3 secteurs filetés, logement de la rondelle mobile). Le tube est vissé sur la virole et renforcé à la partie postérieure par un rang de frettes placées à chaud pour produire un serrage énergique. Il correspond au logement de l’obturateur, à la chambre à poudre, au cône de raccordement et à la totalité de l’âme. La partie arrière de l’âme est tronconique et forme logement du projectile. Le corps du canon est renforcé extérieurement dans sa partie postérieure par un rang de frettes en acier. La frette antérieure, ou frette de calage, s’appuie sur un épaulement du corps du canon et empêche ainsi tout glissement des frettes en avant. La frette suivante, ou frette tourillon, a son diamètre extérieur supérieur à celui des autres frettes et porte les tourillons évidés.

D’après un cour de fortification sur l’artillerie côtière de 1913. VAUBOURG Cédric
Les canons de 32 cm modèle 1870-84 sont en général munis de la fermeture à vis du type « Farcot » sauf certains modèle qui sont munis de la fermeture type « Manz »





En 1914, 52 canons de 1870-84 ont été fabriqués et sont en services dans des batteries côtières.
Pendant la première guerre mondiale, cette pièce sera montée sur des affûts trucks ALVF(Artillerie Lourde sur Voie Ferrée) qui possèdent des affûts à glissement.

Affût modèle 1888 PC pour canons de 32 cm modèle 1870-84

L’affût modèle 1888 à pivot central (PC) comprend, un corps d’affût en acier qui porte le canon, un châssis en acier, sur lequel le corps d’affût peut reculer et une sellette, en fonte, sur laquelle le châssis peut pivoter et qui est invariablement fixée à une plateforme en béton.
Caractéristiques principaux | Affût de 32 cm modèle 1888 PC |
---|---|
Hauteur au-dessus du sol de l’axe des tourillons | 2,55 m |
Amplitude du pointage vertical | de -7° à + 14° |
Champ de tir horizontal | 360° |
Poids approximatif | 62,8 tonnes (affût complet) |
du corps d’affût | 8,4 tonnes |
du chassîs | 21,4 tonnes |
Sellette et ferrures des plateforme | 33 tonnes |
Total avec le canon de 32 cm modèle 1870-84 | 108,5 tonnes |
Le corps d’affût se compose de deux flaques réunis par une entretoise.
Chaque flasque comporte :
- Un encastrement de tourillon supportant le canon et recouvert d’une sus-bande.
- Deux chapes (antérieure et postérieure) formant extérieurement agrafe pour empêcher le soulèvement du corps d’affût et portant chacune deux galets, qui servent au roulement du corps d’affût sur les côtés du châssis.
- Le piton de manœuvre, placé sur la face extérieure de la chape arrière.

D’après un cour de fortification sur l’artillerie côtière de 1913. VAUBOURG Cédric
Les deux flasques, et principalement le flasque droit, portent le mécanisme de pointage en hauteur sur le flasque gauche est fixée une bande de cuivre graduée en degrés et demi-degrés, nommée indicateur de pointage et devant laquelle se déplace l’aiguille de lecture du tourillon.
L’entretoise est évidée sur les côtés pour recevoir deux cylindres de frein qui y sont fixés par des brides avec prisonniers et écrous. Elle forme, à sa partie inférieure, la boîte de tampon de choc.

D’après un cour de fortification sur l’artillerie côtière de 1913. VAUBOURG Cédric
Le châssis se compose de deux côtés reliés à l’avant par une entretoise, à la partie inférieure par une semelle circulaire et terminés par deux prolongements. Les côtés sont en forme de double T sur les trois quarts de leur longueur et plats à leur partie postérieure. Leur dessus forme chemin de roulement pour les galets du corps d’affût et est incliné de 4° vers l’avant. Ils portent chacun à l’avant et vers l’arrière une patte, qui sert de support à une agrafe emboîtant la nervure supérieure de la sellette, de façon à empêcher le soulèvement du châssis.
Chaque côté reçoit à l’intérieur un support arrière de tige de piston de frein hydraulique. Aux deux côtés sont fixés les divers organes de pointage en direction et de mise hors de batterie. Sur le côté gauche est monté l’appareil de chargement. Sur le côté droit et vers l’arrière est fixée une banquette de manœuvre de culasse.
L’entretoise est fixée aux deux côtés du châssis par des boulons, elle supporte les extrémités avant des deux tiges de piston de frein hydraulique.

D’après un cour de fortification sur l’artillerie côtière de 1913. VAUBOURG Cédric
Le dessus de la semelle a la forme d’un plateau circulaire, le dessous est évidé et est conique dans la partie qui repose sur la couronne de galets. A l’avant de la semelle se trouve le heurtoir avant du tampon de choc, au centre est le passage de la cheville-ouvrière, un peu en arrière de ce passage est fixé, sur un épaulement circulaire du plateau supérieur, le heurtoir arrière du tampon de choc. Enfin, tout à fait en arrière de la semelle, se trouve le support d’arbre vertical de pointage en direction.
Sur le pourtour de la semelle est fixé par des tourniquets à vis un couvre-circulaire formé de segments en tôle se recouvrant partiellement et pouvant s’enlever à l’aide de poignées.
Ce couvre-circulaire protège la couronne de galets, la denture circulaire de la sellette et la partie inférieure du mécanisme de pointage en direction.
Les prolongements sont boulonnés sur les côtés du châssis.
Ils supportent, sur toute leur longueur et concurremment avec les côtés du châssis, une plateforme de chargement et sur l’arrière, une banquette double de pointage. Les différentes banquettes, ainsi que les escaliers qui y donnent accès, sont protégés par des gardes-corps.

D’après un cour de fortification sur l’artillerie côtière de 1913. VAUBOURG Cédric
La sellette se compose d’un corps cylindrique surmonté d’une toiture conique dont le sommet est taraudé pour laisser passer la cheville ouvrière, des nervures la renforcent tant intérieurement qu’extérieurement.
La partie supérieure du corps cylindrique porte une couronne dentée, venue de fonte, avec laquelle engrène le pignon de l’arbre vertical de pointage en direction.
La sellette porte à sa partie supérieure le chemin de roulement des galets et à sa partie inférieure, elle se termine par un plateau circulaire reposant sur une sorte de cage à section carrée, destinée à s’encastrer dans le massif de plateforme. Le plateau est percé de trous pour recevoir les boulons qui lient le matériel à la plate-forme. Les galets de roulement, au nombre de vingt, sont reliés entre eux par deux cercles entretoises qui les maintiennent équidistants et dirigent leurs axes vers le centre du cercle de roulement.
L’affût comporte deux freins hydrauliques indépendant qui reculent avec le corps d’affût, les deux tiges de piston sont fixées au châssis.
L’appareil de chargement est constitué par une grue placée sur le côté gauche du châssis. Cette grue consiste en une potence dont le pied tourne dans un support relié par deux bras à une plaque d’appui boulonnée sur le côté du châssis. Le bras inférieur forme crapaudine, le bras supérieur forme douille pour le pied de la potence.
Le haut de la crapaudine est entaillé pour servir d’appui à un manchon de débrayage muni de deux dents, qui peut se mouvoir le long d’une partie hexagonale de la potence. Ce manchon sert à maintenir la grue à volonté dans deux positions, dont l’une correspond à la prise à terre, l’autre au chargement du projectile. Un levier, fixé à un écrou à oreilles, sert à soulever le manchon et à faire tourner la potence.
Pour hisser le projectile, on se sert d’un treuil ou d’un palan placé sur le support du pied de la grue et actionnant un cordage qui passe sur deux poulies (une poulie de tête et une poulie de renvoi). Certains affûts seront équipé d’un treuil type Gustin modifié.
D’autres affûts sont munis d’un système électrique de chargement. Le moteur électrique est fixé à l’arrière et en dessous du châssis. Un dispositif de débrayage placé sur l’arbre de commande permet, en cas d’avarie au moteur d’employer un dispositif de chargement à bras comportant un treuil.

Mécanisme de pointage en hauteur pour affût modèle 1888 PC
Les mouvements d’inclinaison nécessités par le pointage en hauteur sont communiqués à la pièce au moyen de l’arc denté fixé au côté droit du canon et d’un train d’engrenages porté par trois arbres de pointage.
Mécanisme de pointage en direction pour affût modèle 1888 PC
Le pointage en direction s’obtient par le mouvement de rotation du châssis autour de la cheville-ouvrière de la sellette. Ce mouvement est produit par la couronne dentée de la sellette et par un train d’engrenages situé entre les deux côtés du châssis et porté par un arbre vertical, un arbre transversal et quatre arbres courts. Le mécanisme de pointage en direction peut être utilisé pour mettre le corps d’affût hors de batterie.

D’après un cour de fortification sur l’artillerie côtière de 1913. VAUBOURG Cédric
La plate-forme réglementaire se compose essentiellement d’un massif en béton de ciment dans lequel sont noyés des éléments métalliques destinés à servir d’attache à la sellette.
Les éléments métalliques comprennent:
- 4 plaques de fondation placées 2 parallèlement, 2 perpendiculairement à l’épaulement.
- 16 boulons de sellette, fixant la sellette aux plaques de fondation.
- 4 rails de fondation placés, 2 parallèlement, 2 perpendiculairement à l’épaulement.
La partie supérieure de la plate-forme est revêtue d’un dallage en mortier de ciment.

Les plateformes ancien modèle qui ont été au fur et à mesure des réfections, remplacées par des plateformes réglementaires, diffèrent principalement de celles-ci en ce que la partie inférieure des éléments métalliques est remplacée par une charpente en bois. Cette observation s’applique à tous les matériels M de gros calibre.
Affût modèle 1888 PA pour canons de 32 cm modèle 1870-84

Jean-Philippe GUICHARD
L’affûts de 32 cm modèle 1888 à à pivot avant (PA) comprend, un corps d’affût en acier, qui porte le canon. Un châssis, toujours en acier, sur lequel le corps d’affût peut reculer. Une sellette, en fonte, sur laquelle le châssis peut pivoter et qui est invariablement fixée à une plateforme en béton.
Caractéristiques principaux | Affût de 32 cm modèle 1888 PA |
---|---|
Hauteur au-dessus du sol de l’axe des tourillons | 2,55 m |
Amplitude du pointage vertical | de -7° à + 14° |
Champ de tir horizontal | 250° |
Poids approximatif | 52,1 tonnes (affût complet) |
du corps d’affût | 8,3 tonnes |
du chassîs | 17,3 tonnes |
Sellette et ferrures des plateforme | 26,5 tonnes |
Total avec le canon de 32 cm modèle 1870-84 | 97,8 tonnes |
Le corps de l’affût modèle 1888 PA est semblable à celui de l’affût modèle 1888 PC.
Le châssis se compose de deux côtés reliés à l’avant et au milieu par deux entretoises et à la partie inférieure par une semelle circulaire.
La forme générale des côtés est la même que celle des côtés du châssis de l’affût modèle 1888 PC, mais ils en diffèrent par un certain nombre de détails. Les principaux sont la suppression du support de tige de frein, celle de l’agrafage d’arrière et l’addition d’une traverse portant le butoir arrière de tampon de choc.

D’après un cour de fortification sur l’artillerie côtière de 1913. VAUBOURG Cédric
L’entretoise avant est semblable à l’organe similaire de l’affût modèle 1888 PC. L’entretoise du milieu est boulonnée sur les côtés et porte deux fortes roulettes, qui se déplacent sur la circulaire. La semelle ne porte ni butoir arrière de tampon de choc, ni couvre-circulaire.
La disposition générale des banquettes de culasse et de pointage est la même que dans l’affût modèle 1888 PC.
Les freins hydrauliques et le tampon de choc sont analogues, à ceux de l’affût modèle 1888 PC. Sauf, les supports de tige de frein qui n’existent pas, l’extrémité arrière des tiges de freins se trouve par suite en porte-à-faux.
Mécanisme de pointage et appareil de chargement pour affût modèle 1888 PA

Les mécanismes de pointage (hauteur et direction), le dispositif de mise hors de batterie et l’appareil de chargement de l’affût modèle 1888 PA sont, à quelques détails, près semblables aux organes similaires de l’affût modèle 1888 PC.

D’après un cour de fortification sur l’artillerie côtière de 1913. VAUBOURG Cédric
Presque tous les affûts modèle 1888 PA sont dotés d’un système électrique de pointage et de chargement. Les organes électriques sont logés dans une caisse fixée en-dessous et à l’arrière du châssis. Les dispositifs de commande de pointage et de chargement sont réunis sur la banquette inférieure de pointage. L’électricité est fournie par une usine électrique placées dans les sous-sols de l’ouvrage et complétées par des accumulateurs.
On peut, en cas d’avarie des organes électriques, passer du pointage ou du chargement électrique au pointage ou au chargement à bras, en agissant sur des organes de débrayage montés sur les arbres de commande.

La plateforme réglementaire de l’affût de 32 cm modèle 1888 PA diffère principalement de celle de l’affût modèle 1888 PC par les points suivants :
- 1° Les plaques de fondation sont au nombre de six, les rails de fondation sont supprimés.
- 2° La circulaire est reliée au massif de béton par sept boulons de scellement (qui s’engagent dans des appendices de la circulaire) et par sept plaques carrées.
Affût de casemate modèle 1888 type Brest pour canons de 32 cm modèle 1870-84.
L’affût de 32 cm modèle 1888 de casemate (type de Brest) comprend :
Un corps d’affût, en acier, qui porte le canon, un châssis, en acier, sur lequel le corps d’affût peut reculer et une sellette, en fonte, sur laquelle le châssis est immobilisé. (le tir se faisant dans une direction unique), et qui est-elle-même invariablement reliée à une plate-forme en béton.
Caractéristiques principaux | Affût de casemate modèle 1888 type Brest |
---|---|
Hauteur au-dessus du sol de l’axe des tourillons | 2,35 m |
Amplitude du pointage vertical | de -3° à + 5° |
Champ de tir horizontal | NC |
Poids approximatif | 38,9 tonnes |
du corps d’affût | 8,7 tonnes |
du chassîs | 5,8 tonnes |
Sellette et ferrures des plateforme | 24,4 tonnes |
Total avec le canon de 32 cm modèle 1870-84 | 84,6 tonnes |
Le corps d’affût ne diffère que par les détails de celui des affûts modèle 1888 PC et PA. En particulier, l’indicateur de pointage (en face duquel se déplace une aiguille longue et parfois coudée) est gradué en dixièmes de degré. Chaque flasque porte deux anneaux et deux pitons de manœuvre.

D’après un cour de fortification sur l’artillerie côtière de 1913. VAUBOURG Cédric
Le châssis se compose de deux côtés reliés à l’avant par une entretoise. Les côtés sont en forme de double T, leur dessus forme glissière pour les galets du corps d’affût et est incliné de 4° vers l’avant. Ils forment agrafe à l’avant et à l’arrière et s’emboîtent latéralement sur la sellette. Leur partie inférieure est en outre boulonnée sur la sellette. Chaque côté porte une partie des organes du treuil de manœuvre, ainsi que la poulie de renvoi d’arrière.
L’entretoise supporte les extrémités avant des deux tiges de piston des freins hydrauliques. Elle est reliée au châssis par des boulons, qui fixent en même temps de chaque côté le support de la poulie de renvoi d’avant.
A l’arrière du châssis vient se placer, pendant la manœuvre, une banquette mobile qui sert au chargement et au pointage de la pièce. Cette banquette se déplace sur deux rails placés dans le prolongement du châssis. Elle peut être immobilisée pendant le tir au moyen de quatre coins munis de poignées.
La sellette est une sorte de coffrage renforcé par de nombreuses nervures. Elle porte les heurtoirs avant et arrière du tampon de choc ainsi qu’une partie des organes du treuil de manœuvre.
Le chargement se fait à l’aide d’un palan différentiel qui peut porter, soit le projectile, soit le gargoussier et se meut le long d’un rail fixé au plafond de la casemate.
Mécanisme de pointage et freins hydrauliques
Le mécanisme de pointage en hauteur et les freins hydrauliques sont semblables à ceux des affûts modèle 1888 PC et PA, les tiges de piston sont en porte-à-faux comme dans l’affût modèle 1888 PA.

Le treuil de manœuvre permet le déplacement horizontal de la pièce et la mise ou non en batterie. Il est constitué par des organes portés par deux arbres transversaux et quatre arbres courts.
La plate-forme est un massif en béton, dans lequel sont noyés quatre plaques de fondation et vingt-six boulons reliant la sellette au massif.
Affût de casemate modèle 1888 type Cherbourg.

D’après un cour de fortification sur l’artillerie côtière de 1913. VAUBOURG Cédric
Cet affût dérive de l’affût de 32 cm modèle 1888 PA, dont il diffère principalement par les points suivants. La partie arrière du châssis est supprimée, ce qui entraîne la suppression de la banquette de pointage et l’appareil de chargement. La banquette de pointage est remplacée par une banquette mobile. Le chargement se fait au moyen d’un rail fixé au plafond de la casemate et sur lequel se déplace un palan différentiel avec crochet.
Caractéristiques principaux | Affût de casemate modèle 1888 type Brest | Affût de casemate modèle 1888 type Cherbourg |
---|---|---|
Hauteur au-dessus du sol de l’axe des tourillons | 2,35 m | 2,55 m |
Amplitude du pointage vertical | de -3° à + 5° | de -4° à + 3° |
Champ de tir horizontal | NC | 15° à 20 ° |
Poids approximatif | 38,9 tonnes | 44,8 tonnes |
du corps d’affût | 8,7 tonnes | 8,4 tonnes |
du chassîs | 5,8 tonnes | 15,9 tonnes |
Sellette et ferrures des plateforme | 24,4 tonnes | 20,5 tonnes |
Total avec le canon de 32 cm modèle 1870-84 | 84,6 tonnes | 90,5 tonnes |
Charges du canon de 32 modèle 1870-84
Chaque charge de tir de plein fouet est formée de :
- 3 gargousses pour le tir en poudre BM11.
- 2 pour le tir en poudre PB1 ou BM1.
- 1 pour le tir en poudre MC30.
Projectiles | Charges | Vitesse initiale | Portée de tir |
---|---|---|---|
De combat | |||
Obus de rupture M non coiffé en acier | 63,8 kg BM11 ou 139 kg de PB1 | 650 m/s avec BM11 ou 600 m/s avec PB1 | 10300 m avec BM11 |
Obus de rupture M coiffé en acier | 63,8 kg BM11 | 620 m/s | NC |
Boulet ogival M en fonte | 63,8 kg BM11 ou 139 kg de PB1 | 650 m/s avec BM11 ou 600 m/s avec PB1 | 10300 m avec BM11 |
Obus en fonte M, tracé de 1889 | 63,8 kg BM11 ou 139 kg de PB1 | 650 m/s avec BM11 ou 600 m/s avec PB1 | 10300 m avec BM11 |
Obus en fonte M, tracé de 1889 et 1898-1908 | 63,8 kg BM11 ou 139 kg de PB1 | 650 m/s avec BM11 ou 600 m/s avec PB1 | 10300 m avec BM11 |
D’exercices | Charges | Vitesse initiale | Portée de tir |
Obus d’exercice en fonte M | 22,85 kg BM1 | 475 m/s | |
D’épreuve | Charges | Vitesse initiale | Portée de tir |
Pas de faux projectile | 12,5 kg MC30 |
Les canons de 32 cm modèle 1870-1893
La bouche à feu du canon de 32 modèle 1870-93

D’après un cour de fortification sur l’artillerie côtière de 1913. VAUBOURG Cédric
Les canons de 32 cm modèle 1870-93 de 25 et de 30 calibres ne diffèrent entre eux que par les dimensions et par le nombre des frettes. Le corps du canon en fonte contient à l’intérieur un tube long en acier débordant le corps du canon et une virole également en acier. La virole, vissée dans le corps du canon, correspond au logement de la fermeture de culasse (écrou de culasse formé de quatre secteurs évidés et de quatre secteurs filetés, logement de la rondelle mobile). Le tube est appuyé sur la virole et renforcé par trois rangs de frettes :
- le premier rang s’étend sur toute la longueur du tube et se termine par une frette de bouche, vissée sur le tube.
- les deuxième et troisièmes rangs ne renforcent que la partie postérieure.
- le troisième rang se termine par une frette longue, qui recouvre en partie le deuxième rang, en partie le premier rang de frettes.
L’intérieur du tube est semblable à celui du canon de 32 cm modèle 1870-84. Sur le corps du canon est vissée la frette-tourillons qui porte les tourillons. Des adents pratiqués sur le corps du canon, les frettes et le tube assurent la liaison des différentes parties de la bouche à feu entre elles.
Les canons de 32 cm modèle 1870-93 sont munis de la fermeture type « Manz ». Cette fermeture permet d’obtenir, par le mouvement continu d’une manivelle, l’ensemble des trois mouvements élémentaires d’ouverture ou de fermeture, à savoir, la rotation de la vis de culasse, la translation de la vis de culasse et le pivotement de la console.
En 1914, 10 canons de 1870-93 ont été fabriqués et sont en services dans des batteries côtières.
Affûts de 32 cm pour canons de 32 cm modèle 1870-93

Les canons de 32 cm modèle 1870-93 de 25 calibres sont montés sur l’affût modèle 1882 PA qui est complété par l’addition, sur le côté droit du corps d’affût, d’une banquette pour la manœuvre de la culasse Manz. L’angle de tir maximum permis par l’affût est de +3° à 20°

Les canons de 32 cm modèle 1870-93 de 30 calibres sont montés sur l’affût modèle 1888 PC, avec ou sans dispositif électrique pour le chargement.
Charges du canon de 32 modèle 1870-93
Les charges du canon de 32 cm modèle 1870-93 de 25 calibres sont les mêmes que celles du canon de 32 cm modèle 1870-81.
Les charges du canon de 32 cm modèle 1870-93 de 30 calibres sont les mêmes que celles du canon de 32 cm modèle 1870-84.
